Sur la route
Sur la route, le monde nous apparaît, sans que nous le
comprenions pour autant. Des images, des visages fugaces, des paysages lumineux,
la beauté éphémère d’un pays qui n’en finit pas de se renouveler. Le voyage, c’est
l’art de l’inconnu, c’est l’imprévu, l’impossible planification, le mouvement
aléatoire.
Au détour d’une ruelle, un homme rafraichit sa façade,
tranquille, le temps n’a pas de prise sur lui, la fatigue ne le prendra pas non
plus, il a le temps.
Tous les moyens de transport sont bons, et un âne fait bien l’affaire.
Les pick-up sont le meilleur moyen de voyager, bon marché, nombreux,
présents à tout heure du jour… mais pas de la nuit. Mais attention, il faut bien choisir son
chauffeur. Certains, paisibles et bon enfant, vous font voyager tranquillement,
permettant à chacun de profiter du paysage, un peu secoué, mais raisonnablement.
D’autres vivent la route comme une compétition et font vrombir le moteur de
leur véhicule comme s’ils tenaient entre leur main le volant d’une voiture de rallye.
Certes, le Dakar, cette année, est venu jouer en terre latino-américaine, mais tout
de même…
Il est des chauffeurs qui vivent leur métier comme une poésie permanente, comme un chemin sans nuage, comme s'ils avaient l'éternité devant eux... Et puis, quelques verres de rhum pendant le voyage, ça aide à garder le moral. L'homme n'est pas égoïste, et les passagers profitent, à 8 heures du matin, de la liqueur délicieuse.
Si vous avez les oreilles fragiles, il est fortement déconseillé de pratiquer les transports en commun. La musique s'écoute à très haut niveau. Le matériel sono que l'on rencontre dans les bus, mais aussi dans les véhicules personnels vaut largement celui des boites de nuit. Ici, le tunning est élevé au rang de religion. Pauvre touriste qui n'aurait pas ses boules en cire!