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Sous le rocher
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21 août 2008

Complexe Venezuela

Voilà bien un pays en transformation, et bien avisé celui qui pourrait dire où tout cela va aboutir. Le manichéisme ici est plus que jamais à bannir. On ne peut raisonnablement porter un jugement définitif. La politique de Chavez ne peut se raconter en quelques mots. Aucun résumé n'est envisageable pour peu que l'on veuille vraiment tenter d'y voir clair. Inutile de rappeler les avancées sociales indéniables, visibles et dont chaque vénézuéliens peut rendre compte (sauf à faire partie de la classe des riches, des possédants, qui pour autant n'ont pas perdus leurs privilèges...). Les avancées sont là.340x Néanmoins, les discussions avec les syndicalistes permettent de dresser un bilan actuel beaucoup plus mesuré. Le socialisme n'a pas encore gagné les entreprises, et les conditions de travail restent toujours extrêmement difficiles. Les relations entre les directions des entreprises et les représentants du personnels complexes, les relations sociales à l'intérieur même des entreprises sont toujours aussi subordonnées à la volonté des puissants. Bref, les conceptions marxistes ne s'appliquent pas vraiment au monde du travail. Un paradoxe, quand on entend à longueur de journée les propos des leaders politiques, des ministres ou même du président. Des mots qui ne trouvent pas encore de concrétisation sur le terrain. Un paradoxe, un danger aussi pour la suite du processus révolutionnaire. Les ouvriers risquent se sentir lâchés par le gouvernement, et demain qui sait s'il ne lâcheront pas aussi leur président, laissant l'opposition de droite reprendre le pouvoir. Et là, le chemin risquerait de se refaire à l'envers...
Colada_1
Beaucoup de paroles donc, beaucoup d'envie de mettre en place un vrai socialisme où le travail soit considéré pour ce qu'il est, pour ceux qui le réalisent. Que manque-t-il ? D'après les syndicalistes, et d'autres militants de gauche, c'est la bureaucratie qui est présente partout. L'administration ne trouve pas les moyens pour appliquer les lois qui existent et qui sont de qualité. La corruption est partout et les contre-pouvoir bien vite étouffés. Néanmoins, et le paradoxe est là, chacun veut que cela change, mais le pays est dans un tel état de désorganisation qu'on ne sait par où commencer.
Pour tenter d'y voir un peu plus clair, la semaine prochaine, peut être, je vais pouvoir aller dans l'entreprise SIDOR, la 4e plus grande aciérie d’Amérique latine, dans l’État de Bolivar.  Le 9 avril dernier, le gouvernement d’Hugo Chavez, a annoncé la nationalisation de SIDOR. Il faut juste rappeler que c’est en 1997 que fut privatisé SIDOR, sous la présidence Caldera. Evidemment cette renationalisation ne s'est pas faite aisément. C'est comme toujours : à la suite d'une lutte des salariés.
Pour autant, aujourd'hui, la situation est bien complexe, les méthodes de management, de travail, les relations sociales à l'intérieur de l'entreprise ne semblent pas avoir vraiment bougées. C'est ce que je vais essayer de voir et de comprendre. La route est longue...

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